Freedom Writers
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Freedom Writers

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 Lou

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Guilaad
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Date d'inscription : 02/12/2007

Lou Empty
MessageSujet: Lou   Lou Icon_minitimeDim 14 Aoû - 22:35

7h00. L’affichage bleu ciel du réveil et le bruit strident qu’il émettait réveilla rapidement Lou qui s’étira et sortit du lit en un rien de temps. Elle passa rapidement sur son corps un peignoir afin de ne pas rester nue dans la chambre puis mit dehors l’homme qui trainait dans le lit. Elle avait encore trop bu ce soir-là, comme beaucoup. Mais elle ne supportait guère plus l’ambiance tendue qui régnait à Lyäon. Après que l’homme eut porté des coups violents à la porte alors qu’elle se douchait elle daigna enfin lui rendre ses vêtements. Elle s’habilla rapidement de sa combinaison noire de mission et passa une main dans ses cheveux pour défaire les quelques boucles qui s’étaient incrustées dans la chevelure.

Ce jour-là s’annonçait une dure journée : elle partait dans l’après-midi en commandant d’une petite escouade dans le but d’implanter un avant-poste dans une petite cuvette où ils pourraient faire venir, atterrir et décoller des hélicoptères. Cependant on ne lui avait affecté qu’un petit groupe et seulement deux robots sentinelles. Avec si peu d’effectifs elle ne risquait pas de prendre la cuvette mais juste de subir de nombreuse perte et de faire demi-tour après pour sauver le reste des hommes. Au fond de son esprit germait une idée, comme si une certaine paranoïa la prenait soudainement : elle avait l’impression qu’on l’envoyait là-bas de cette manière pour lui mettre une défaite sur le dos afin de l’envoyer ailleurs. Depuis plus d’un an déjà en effet ses rapports avec les autres avaient commencé à se dégrader et maintenant la plupart des gens importants l’ignoraient ou la détestaient. Elle sortit de son petit appartement au pas de course ne regardant même pas le militaire qu’elle avait viré et qui s’habillait dans le couloir. Elle passa d’abord par les vestiaires pour mettre ses bottes et ses galons. Elle prit aussi sa veste et son pantalon rouge des forces de terrain. Elle prit ensuite les grands ascenseurs en verre qui menaient vers les niveaux supérieurs où se tenaient les conseils de directions et la gestion du personnel. Elle avait un grade de commandant, ce n’était pas très haut, mais tout de même elle pouvait participer à quelques réunions sur les mouvements de sa région.

Elle arriva à l’heure pile dans la salle donné et la pénétra d’un air autoritaire et sans faille. Elle ne voulait pas qu’on lui marche sur les pieds pour la dernière fois où elle pourrait rentrer dans cette pièce et comptait bien mettre en œuvre tout son sens de la répartie. On lui expliqua brièvement les termes de la mission qu’elle connaissait bien sûr déjà par cœur. Les dirigeants devant elle assis à leur table comme s’ils étaient chez eux la jaugeaient et la regardaient comme une bête de foire. Bien sûr tout le monde était au courant dans cette ville qu’elle était capable de beaucoup une fois qu’elle avait trop bu. Tout le monde savait aussi qu’en ce moment elle avait une légère tendance à boire. Ils essayèrent tant bien que mal entre deux regards déplacés de lui expliquer que la mission était tout ce qu’il y avait de plus simple et qu’elle ne perdrait que très peu d’homme avant d’arriver au but, pourtant elle n’était pas de cet avis et comptait bien le faire valoir.

« -Ecoutez, vous n’avez affecté à cette mission que deux robot sentinelles B1 et je pense que c’est très insuffisant je me vois en droit de vous réclamer quatre B1 et un B2 pour superviser la manœuvre, sans un effectif minimum nous serons submergés par les Kerns
-Démons !
-Par les démons pardonnez-moi »

Elle leva les yeux au ciel. A continuer à croire à des choses aussi stupides et à s’entêter dans une voie floue les membres du conseil amèneraient toute la ville dans la destruction

« -Commandant Noüa, vous vous rendez compte que vous me demandez un robot de combat B2 ? Qu’attendez-vous ? Que j’envoie aussi un avion de chasse V3 ? Un avion bombardier ? C’est une mission de routine bon dieu, pas une guerre entière ? Vous n’aurez ni B2, ni V3, ni bombardier ni quoique ce soit portant autre chose qu’un B et un nombre supérieur à 1 ! J’imagine que vous pouvez comprendre avec votre diplôme inutile en mathématiques ! »

Lou sentit la colère se rependre en elle aussi rapidement qu’une trainée de poudre et elle soupira

« -Vous ! Vous osez appeler cela une mission de routine ? Nous n’avons pas construit d’avant-poste depuis la mise en place de cette ville c’était bien avant ma naissance ! Alors peut être que le fait que je suis une femme ou que je suis beaucoup plus diplômé que vous, vous gêne mais dans ce cas là vous devriez dire à vos appendices pendantes qu’elles n’ont aucun soucis à se faire je ne compte jamais prendre votre poste !
-Dégagez mademoiselle tant qu’il en ait encore temps, allez préparer votre équipe et ne revenez que quand vous aurez fini et essuyé la plus belle défaite de votre vie ! »

Elle se retint d’aller plus loin dans la colère ne voulant pas créer encore ces effets bizarre et tourna les talons un sourire aux lèvres. Au moins il avait avoué que c’était un guet-apens.

Arrivée dans la salle de préparation, Lou put jeter un coup d’œil sur l’ensemble des troupes qui étaient sous ses ordres. Les soldats étaient en train de se préparer, revêtant rapidement leur armure, et se munissant d’accessoires meurtriers autant que faire se peut. Pendant ce temps les mécaniciens étaient en train de préparer les deux B1, et les équipes de contrôle vêtues de combinaisons poreuses et très fines s’approchaient de leur moyen de transport.
S’approchant depuis l’étage au dessus elle posa ses mains sur la barrière qui la séparait du vide et réclama l’attention des troupes d’un raclement de gorge. Toutes les troupes se mirent au garde-à-vous quand elles virent leur commandant leur faire face.

« -Repos soldats. Je vais vous expliquer rapidement les termes de la mission avant que nous partions. »

A l’aide d’un bouton, elle fit descendre un grand écran de verre qui leur faisait face.

« -Comme vous le verrez sur la carte que je vais afficher, notre objectif est situé sur le territoire ennemi, près de la frontière stable. Précisément, le but de la mission est de s’introduire en territoire ennemi et de s’installer dans cette cuvette… »

A l’aide d’un laser rouge, elle pointait une région de la carte précise : la Source Blanche.

« -Cette cuvette, appelée Source Blanche par les ennemis est en fait la source d’un affluent d’un fleuve plus grand qui irrigue les Collines vertes. La cuvette représente un point stratégique car elle permet avec sa forme d’installer des défenses insurmontables pour le niveau de technologie des mages. De plus, le contrôle de cet affluent nous permettrait d’apporter de l’eau à Lyäon ! Industrie, chimie, armement, vie quotidienne… Comme vous le savez l’eau est une ressource naturelle qui peut se faire très rare et qui a de très nombreuses utilisations. »

Elle pointa un autre secteur de la carte

« -Pour rejoindre les collines vertes nous emprunterons l’itinéraire habituel en passant par la vallée d’acier. Nous n’aurons aucun problème tant que nous serons dans les gorges, c'est-à-dire sur les cinquante premiers kilomètres, mais une fois la vallée atteinte nous aurons dépassé les derniers avant-postes et nous ne serons plus à l’abri de la menace des mages. Une fois les collines vertes atteintes nous n’aurons plus que deux kilomètres à faire, mais ce seront les plus durs. Il y aura surement de nombreux mages qui nous attendront sur le pied de guerre. »

Elle fit une pose recentrant le point lumineux sur la cuvette.

« -Bien sûr la résistance la plus grande, nous y serons confronté dans la cuvette elle-même, où je prévois un grand rassemblement qui rendra la mission quasiment irréalisable. De toute façon les chances que nous puissions installer les bases d’un avant-poste sont très faibles, c’est pourquoi je n’hésiterais pas à donner un signal pour partir en retraite. Mon but n’est pas de perdre des hommes dans cette mission suicidaire, mais je suis obligée de la mener à terme. »

Elle les regarda un instant de haut puis s’apprêta à tourner les talons

« -Soldats. Soyez prêts pour le départ dans 4h. La route sera longue et périlleuse n’hésitez pas à vous munir d’armes lourde si vous êtes en mesure de les porter.

Elle quitta la pièce où les différents combattants reprirent leur préparatif de plus bel dans une clameur de plus en plus forte, surement à cause des paroles étrange que le commandant venait de prononcer. Pendant ce temps Lou rentra jusque dans son appartement où elle prit le temps de se détendre un peu avant de faire ses propres préparatifs. Elle alla dans le vestiaire réservé aux gradés.

Arrivée au rendez-vous à l’heure dite, elle était vêtue de son armure personnelle qui lui était disponible uniquement grâce à son grade de commandant. L’armure faite sur mesure était constituée à la fois d’un métal blanc et léger qui moulait les parties du corps sans articulations et de plastique noir plutôt flexible aux dites articulations. L’armure dite assistée s’occupait de son possesseur avec grand soin, injectant médicament ou anti douleur s’il le fallait. Elle permettait aussi d’augmenter les capacités physiques sur longue ou courte durée selon l’intensité de l’effort demandé. Enfin l’armure proposait un casque assisté lui aussi, avec vision amélioré, infrarouges, jauge de munition et de batterie et aide à la visée. Elle enfila rapidement le casque essayant d’ordonner ses longs cheveux en dessous pour qu’ils tiennent tous puis se déplaça pour faire face à ses troupes.
Sa voix, légèrement modifiée par le casque et les dispositifs anti-bactériologique lui donnait un air à la fois plus sérieux mais aussi beaucoup plus grave

« -Nous partons dans dix minutes pour finir de charger les B1, je vous propose de continuer à faire votre testament ou votre préparation aux épreuves qui vont nous attendre. J’ai réussi à mobilisé des transports de masse pour nous amener jusqu’à la frontière, nous enlevant ainsi un long chemin à parcourir à pied. Bien sûr à la frontière il n’est plus question d’amener trop de matériel, alors il sera impossible de continuer à bord… Soldat, repos ! »

La jeune femme se détourna de son escouade en silence. Son cœur n’était pas dans ce qu’elle faisait pour la première fois depuis de nombreux mois. Elle n’avait que rarement connu de telles situations de crise. La dernière fois c’était quand Lyäon avait été attaquée. Cela avait été une véritable boucherie ce jour-là, mais la raclée qu’ils avaient mise aux mages leur avait fait comprendre la leçon. Plus jamais après cela ils n’étaient revenus ! Pendant son temps imparti de dix minutes elle se rendit dans les vestiaires pour se regarder dans la glace longuement. Elle pouvait comprendre la froideur des autres à son regard, avec sa chevelure rousse, ses yeux verts acide et son allure svelte elle ne ressemblait pas à l’archétype des biots. Pourtant ce n’était pas la pire des raisons. Il y avait ces choses qu’elle faisait parfois avec ses yeux. Elle avait bien failli tuer un homme un jour en le fusillant du regard. C’était comme si elle arrivait à faire souffrir les gens en les regardant. Enfin, il fallait qu’elle mette dans son regard beaucoup de haine pour provoquer ces effets. Mais ces derniers temps la haine avait tendance à apparaitre naturellement à son esprit. Il lui était même arrivé de s’énerver en entendant des hommes critiquer les mages. Pourquoi ce revirement de situation dans son esprit ? Elle n’en avait pas la moindre idée. C’était comme si elle pensait qu’ils pouvaient être plus accueillants et compréhensifs que les biots.
Après s’être bien regardée elle soupira. Elle avait vraiment l’air fatiguée. Il fallait dire qu’elle s’était bien amusée la nuit passée avec l’homme. Il n’avait d’ailleurs jamais vu une femme comme elle, cela s’était vu à son regard. Elle tira légèrement sur les cernes puis remit son casque se dirigeant vers la salle du départ où les B1 étaient parfaitement chargés et où les hommes s’entassaient dans des petites voitures de reconnaissance.

Le chemin ne fut pas trop long jusqu’au début des gorges. Une fois tout le monde à terre elle se rangea au milieu de l’escadron et donna le départ. La petite centaine d’homme se mit en marche sans la moindre protestation. La tension et la peur régnait dans les rangs. Mais tous avaient été éduqués à la discipline de fer. Ils prirent pendant un temps relativement long les différents chemins de la vallée de fer, tâchant d’éviter au mieux les grandes plaques de métal coupantes qui s’élançaient vers le ciel. Le nom venait de là : des sortes d’immenses plaques de métal pointues et acérées tournée vers le ciel, mais aussi de grandes pointes sur lesquelles trainait parfois un cadavre. Le sol était jonché de métal presque réduit en poudre. Pour l’instant il ne semblait y avoir aucun ennemi en vu pourtant, Lou était déjà sur ses gardes. Elle n’avait pas pu s’empêcher de voir l’oiseau qui tournait autour de leur tête depuis un moment déjà. Elle savait que trop bien que les mages utilisaient les animaux à la fois comme combattants et comme messagers. Si cet oiseau était là ce n’était sûrement pas dans un but pacifique.

« -Mettez vous en formation de défense, l’attaque va bientôt commencer… Je vous l’avez dit que cela nous tomberait dessus avant même d’arriver à la cuvette… »

Lou sortit son arme. Une arme lourde, longue, une sorte de fusil d’assaut d’un blanc immaculé, épais. Sous l’arme il y avait une sorte de petit cylindre qui luisait : les munitions de cette arme à énergie.

Elle était prête à tout, et à tout voir, contrairement à une bonne partie de son équipe. Trop de jeunes soldats qui n’avaient jamais connus le terrain. Elle le sentait bien à leur manque d’attention. Ce fut d’ailleurs elle qui tira le premier coup de feu abattant d’un seul coup un énorme animal apparenté au chien qui fonçait sur eux. Sans même s’arrêter ils affrontèrent quelques mages. Comme ces derniers ne se présentaient pas en de grands groupes ils n’eurent pas trop de mal à les tuer. Elle ne perdit pendant la traversée de la vallée que deux ou trois hommes, ce qui n’était pas très importants. Vraisemblablement ils s’étaient déjà tous rassemblés dans à la source blanche et le combat allait être un vrai massacre.

Elle redoutait une chose. La présence d’un soit disant chef du monde magique, un certain Kenzo. Il était connu à Lyäon pour sa force et son adresse, et surtout sa capacité à ne pas mourir même dans les pires situations. Si jamais cet homme venait se joindre aux troupes en place alors le combat risquait d’être encore plus court que prévu. Elle ne l’avait jamais vu de ses propres yeux, mais la réputation de cet invoquant lui était déjà parvenue mainte fois.


Cela faisait maintenant plus d’une heure qu’ils avaient franchis la frontière, et la forêt qui entourait la source était en vue. Elle fit tirer en avance quelques coups par les B1 dans l’espoir de tuer ou au moins de déloger des mages qui pourraient tenter de leur tendre une embuscade. Après dix minutes sans réponse elle fit recharger les canons et ils reprirent le chemin en direction de l’îlot de verdure qui s’offrait à eux.

« -Ecoutez, le plan d’intervention est simple ! Il faut en premier lieu atteindre le centre de la source pour mettre l’eau à l’abri avec une coque en verre. Ce sera très simple s’il n’y a personne. Après bien sûr les choses se compliquent. Il faudra installer des lignes de défense à l’intérieur de la forêt sur les hauts de la colline pour ne pas être pris à revers. Il faudra donc rapidement diviser les troupes, il faut choisir le plus rapidement possible. Les B1 iront de préférence sur les côtés pour tenter de maitriser l’avancer ennemi !... Il ne faut surtout pas se faire dépasser. Et le problème c’est justement que j’estime qu’ils vont être très nombreux. D’ailleurs, cela ne m’étonnerait même pas que notre propre gouvernement les ait prévenus ! »

Les hommes autour d’elle hochèrent la tête et elle. Ils n’avaient pas l’air rassurés par ce qu’elle venait de dire. Rien d’étonnant, elle venait d’annoncer la mort de nombreux d’entre eux. Elle se demandait d’ailleurs ce qui faisait qu’ils suivaient encore… Cette fois la discipline ne pouvait plus les forcer à avancer. Qu’était-ce alors ? L’instinct grégaire parce qu’ils étaient en territoire ennemi ? Possible. Le rythme de la marche était en train de s’accélérer de plus en plus. Lou avait d’ailleurs prit les devant sautant agilement de rocher en rocher approchant au pas de course la forêt. Ils n’étaient maintenant plus qu’à une dizaine de mètres et le silence qui régnait lui fit comprendre qu’on leur avait déjà tendu une embuscade. La nature ne se taisait que lorsqu’elle se sentait réellement en danger ou qu’un carnage se préparait !
Elle s’accroupit sur le sol et leva un bras dans l’air pour arrêter tout le monde. Les mains posait sur le sol elle pouvait sentir les vibrations dues aux apparitions de kerns. Les mages devaient vraiment être nombreux. Elle se redressa les sourcils froncés dans une moue inquiète.

« -Prenait la position de défense ! »

Les hommes autour d’elle s’agitèrent et se mirent en une sorte de losange. Les personnes sur les côtés portaient des boucliers en champ de force. Sur les côtés les deux B1 se tenaient prêt. Leurs missiles étaient chargés, et les fusils d’assauts sur le qui vive.

Prenant à nouveau les devant en utilisant ses compétences de soldats des forces spéciales grâce auxquelles elle avait pu obtenir son grade. Son passé militaire était chargé et très prestigieux, pourtant en ce jour on l’envoyait à la mort avec toute une escouade. Sautant agilement et rapidement jusqu’à la forêt elle grimpa dans un arbre pour ouvrir la route. Elle allait servir d’éclaireur pour aujourd’hui. Elle se fondait littéralement avec la nature, la connaissant intuitivement sans trop savoir pourquoi. Très rapide, elle se contentait parfois de rebondir d’un tronc à un autre pour s’élancer souplement dans les bois touffus. Elle arriva très rapidement à l’intérieur de la cuvette où elle vit toute une armée qui les attendait de pied ferme. Elle prit soin de ne pas avancer pour ne pas se faire repérer puis repartit encore plus vite vers sa propre armée. Elle atterrit avec grâce devant ses soldats, et se redressa pour leur faire face.
Quelques ordres plus tard les B1 tiraient des salves de missiles en direction de l’endroit indiqué et les troupes se remirent en marche. Les B1, enfin en véritable mode de combat eurent vite fait de les rattraper et de prendre les devants comme boucliers protecteurs.


Enfin, les armées se firent face. Rangés derrière les robots, les soldats biots n’en menaient pas large : la présence massive de kern leur faisait peur. Les démons étaient réputés pour ne pas craindre les balles normales et pour être sauvage. Sans commun accord les deux partis se précipitèrent l’un sur l’autre dans une violence rarement égalée. Prise dans un torrent humain, Lou suivit en empoignant avec force son arme. Les coups qu’elle tirait étaient très précis et touchaient la plupart du temps la tête ou le cœur de ses cibles tuant sur le coup. Il fallait dire que l’arme était d’une technologie tellement supérieure que cela pouvait l’aider, mais tout de même elle avait toujours fait preuve d’une très bonne précision.
La bataille était en train de se jouer étrangement en leur faveur quand une clameur monta de l’autre côté de son armé, vers l’arrière. Se tournant rapidement elle put observer avec peur les troncs enflammés qui roulaient à toute vitesse vers ses soldats. Ils essayèrent tant bien que mal de les arrêter mais c’était trop tard, de nombreux hommes avaient déjà été fauchés et écrasés. D’autres étaient en train de prendre feu encore vivant. C’était un véritable carnage. Les troncs arrêtés en plein milieu de la vallée brûlaient encore vivement, et les fumées dégagées empêchaient les biots de tirer correctement. Mais le pire était en train d’arriver à dos de kern.
Elle eut un pressentiment, fort et inexplicable. Sentant sa fin arriver elle se tourna vers les bois d’où venaient les troncs et comprit avant même de voir. Ce qui était en train d’arriver n’était autre que le terrible Kenzo. Il apparut quelques secondes après sa pensé, juchée sur le dos d’un immense homme rouge. Elle fut un instant soufflée par sa beauté et son regard fou. Alors qu’elle tentait désespérément de comprendre pourquoi elle n’arrivait plus à bouger elle reçut un violent coup sur le crâne qui fêla son casque. L’ennemi ne fut pas long à abattre, et grâce à cela elle reprit le dessus. Essayant de ne pas penser à toutes ces émotions qui s’étaient bousculées dans sa tête elle joua des coudes pour essayer d’atteindre le mage et l’arrêter avant qu’il n’atteigne sa cible qui n’était autre que les B1. Elle le sentait, et le voyait à son regard. Par chance un de ses soldats toucha le mage au bras et celui-ci du reculer, pourtant, il semblait satisfait de lui-même pour une raison inconnue.
Un groupe de kern s’interposa alors entre Kenzo et le reste des troupes biots leur menant la vie plus dure que jamais. Des renforts vinrent du côté magique, de toute part chevauchant leurs terribles montures qui n’hésitaient pas elles même à s’attaquer au camp adverse. Des stratagèmes de toute sorte s’étaient alliés contre eux. Un homme avait même réussit à faire fondre le plastique de leur armure et enrayer leurs armes. C’était un véritable carnage qui s’engageait là.

Alors qu’ils ne faisaient tous attention qu’aux mages à tuer une immense déflagration survint emportant plus d’une trentaine d’homme des deux camps confondus. Le premier des B1 venait d’exploser. Elle ne savait comment expliquer ce phénomène, mais comprit très vite les effets que cela aurait pour eux. Alors que le deuxième B1 s’effondrait sur lui-même, percé par un débris volant, elle donna le signal de la retraite. C’était maintenant désespéré, il n’était plus temps d’espérer la victoire mais bien d’espérer la survie.
Un peu en hauteur par rapport à ses soldats elle put prendre le temps de lancer une dernière grenade plasmique alors qu’ils étaient en train de fuir. Le souffle de l’explosion souffla se casque, et de la poussière soulevée sortit Kenzo.

Elle se plongea dans le regard de l’homme complètement perdue. Tout c’était passé si vite… Et si mal. Elle n’arrivait plus à comprendre pourquoi elle faisait encore cette mission, ni pourquoi elle avait acceptée. Elle aurait aimé faire un pas pour se rapprocher encore plus du regard de braise posé sur elle, mais les soldats autour d’elle lui rappelèrent que c’était la fuite. Ses cheveux flottant dans le vent, se mordant les lèvres, elle dut faire demi tour à contre cœur et rattrapa les derniers fuyards. Ils ne tentèrent guère de les rattraper pour les tuer. Heureusement…

Alors qu’ils regagnaient, en courant dans une complète débandade, la vallée d’acier pour retrouver le territoire biots en essayant de perdre le moins d’homme Lou ne pensait qu’au regard qu’elle avait croisé. Cet homme s’était introduit dans son regard et y avait laissé un emprunte qu’elle ne pouvait pas renier. Là au fond d’elle-même il y avait comme quelque chose qui s’était ouvert. Elle en avait encore peur de ce terrible commandant qui avait déchainé le feu sur ses armées, mais elle se sentait aussi terriblement attirée par lui. Une attraction inexplicable : comment pouvait elle avoir envie de se trouver au côté de cet homme qui avait martyrisé ses soldats ? Et tout simplement comment pouvait-elle se poser cette atroce question ? Etait-elle elle à la hauteur des espérances d’un mage ? Non sûrement pas, elle n’avait pas tenu tête à ses supérieurs et avait dirigé l’attaque d’une poigne ferme malgré son sentiment de refus de la guerre. Dire qu’elle se sentait de plus en plus proche des mages. C’étaient les renier dans leur intégralité que d’avoir lancé cette attaque. Au moins ils avaient gagné et fièrement défendu leur territoire !

Ils s’approchaient dans un silence de mort et à un pas ralenti des premières grandes pointes de la vallée d’acier. Autour d’elle les hommes étaient en train de s’agiter en la désignant régulièrement du regard ou du doigt sans qu’elle ne s’en rende compte. Fatiguée par la course qu’elle avait faite dans la forêt avant et après la bataille elle se sentait de plus en plus partir. Elle était d’ailleurs très contente que les hommes aient à son instar ralenti le pas. Elle ne les vit pas non plus quand ils l’entourèrent. Elle ne se rendit compte du guet-apens que quand leurs bras se refermèrent sur elle. Elle put grâce à ses réflexes en esquiver quelques uns et échapper à leur étau, mais fut rapidement submergée par le nombre de personne qui s’en prenait à elle. Un des hommes qui semblait s’être déclaré le chef la maintint contre l’un des pics en métal en la tenant à la gorge. Sa force était telle par rapport au poids de la jeune femme qu’elle fut légèrement soulevée dans les airs. Elle dut se débattre violemment pour pouvoir respirer à nouveau et s’effondra sur le sol où ils commencèrent à la battre à coup de pied. Par chance pour elle, son armure était beaucoup plus solide et protectrice qu’il ne pouvait en paraitre. Elle ne put cependant rien contre les coups de pied dans sa tête qui firent saigner sa lèvre et lui laissèrent des bleus impressionnants dans le cou et sur les joues.

Elle suffoquait encore sur le sol que le même chef la reprit et d’un signe de tête montra qu’il allait s’occuper de l’achever. Le reste de la troupe ne voulant pas être coupable de ce meurtre s’en alla rapidement reprenant la course

« -Tu nous as envoyé en enfer sale putain !
-Je n’y…
-Si c’est de ta faute ! N’importe lequel d’entre nous aurait su leur tenir tête et les renvoyer ! Ou au moins gagner du matériel en plus ! Mais toi je suis sûr que tu es affiliée aux mages ! Tu leur ressembles ! Tu nous as littéralement plongés dans une boucherie sans nom ! Etrangement alors que nous remontions tu regardais leur général ! Le salaud de Kenzo, celui qui a tué le plus des nôtres. Si tu crois que nous n’avons pas vu à quel point ton regard reflétait l’injure du pacte que tu as passé avec lui ! Tu étais en transe devant lui ! Tu le veux ? Alors pense à lui très fort, parce que ce n’est pas lui mais moi que tu vas avoir !
-Mais… Arrêtez, ce n’est pas vrai je n’ai jamais passé de…
-Tais-toi ! Tu ne devrais même pas avoir le droit de me regarder dans les yeux »

L’homme lui tira violement les cheveux pour l’obliger à baisser la tête puis laissa ses doigts courir vers les attaches de l’armure. Dans un sursaut de bravoure et de colère elle se redressa et le regarda dans les yeux de toute l’intensité de son regard. L’homme hurla puis la lâcha. Elle s’effondra la tête contre un bloc de métal. Le noir se fit…


A son réveil elle était seule, allongée contre le métal et le sol poussiéreux. Le noir se dissipa peu à peu de devant ses yeux, mais il en resta une bonne partie : la nuit était tombée depuis un moment déjà et loin de toute civilisation elle n’était éclairée que par la Lune et les étoiles. La jeune fille se redressa difficilement en gémissant puis se mit sur ses pieds en titubant. Aucune trace de l’homme qui avait tenté de l’agressé. Pas de trace des autres soldats non plus. Plus personne. Son armure était toujours en place. Elle avait du effrayer l’homme qui s’était enfui. Elle était donc à l’abri de ce danger là.
Se rasseyant pour retrouver plus de clarté dans son esprit elle prit une bouffée d’air frais. Il faisait très froid, elle mourrait de faim aussi, et la fatigue l’accablait presque autant que les vibrations dues aux coups portés par les hommes. Il fallait qu’elle trouve quoi faire. Rentrer à Lyäon ne semblait pas être une bonne solution. Les hommes une fois rentré avaient du donner l’alerte et bien sûr le gouvernement tout entier aurait fait semblant de mettre sa tête à prix tout en jurant de ne jamais la retrouver pour qu’elle meurt seule dans son coin. Pas le choix, il allait falloir se rappeler des stages sur la survie en milieu hostile et partir plus vers l’intérieur des terres magiques pour trouver de quoi panser sa tête qui saignait et de quoi se nourrir.

Mais personne ne voudrait d’elle… Personne ? Intuitivement elle savait qu’une personne l’accepterait, une seule, et que cette personne la comprendrait : Kenzo…

Elle était désormais seule face à l’incompréhension du monde, et sa vie filait comme un cours d’eau sauvage. Comment la dresser ? Comment l’apprivoiser pour lui permettre une durée plus longue ? Elle n’était plus sûre de rien, elle qui avait misé le tout pour le tout à chaque instant de sa vie se retrouvait maintenant perdu dans son propre jeu stupide. Pourquoi ? Etait-elle imbue d’elle-même pour se croire intouchable jusque dans son intimité ? Peut être. Ses yeux se penchèrent sur le sol avec une tristesse qu’elle n’avait guère ressenti depuis longtemps. Quelque chose de profond et de prenant. Comme si tout en elle se laissait aller comme dans une sorte de désespoir muet.

Prenant son courage à deux mains elle ramassa l’arme que le militaire ne lui avait pas prise et resserra les attaches de son armure. Ce qui lui fallait c’était tout simplement un but, une raison de vivre et d’aller au bout, sans quoi elle n’allait même pas tenir une seconde dans la nature sauvage. Regardant le ciel d’un air triste et se fit la promesse à elle-même qu’elle trouverait celui qui saurait l’accepter et la faire monter au rang d’une véritable personne. Contrairement à tous ceux qu’elle avait pu croiser depuis le début dans ce monde, Kenzo la ferait vivre, il entretiendrait en elle la passion et la joie de vivre. Voila son but. Maintenant, quitter le désert de métal pour avoir ne serait-ce qu’une chance de survivre. Il n’y avait ici ni nourriture ni êtres vivants, elle ne risquait pas de trouver celui qu’elle voulait.

Profitant de la nuit comme d’un moment de fraicheur pour avancer plus vite elle prit son souffle et partit en courant vers l’intérieur de terres ennemies. A l’aube, elle s’enfonçait déjà dans les collines vertes, mais tout de même fini par s’arrêter. Elle se pencha en avant, le souffle irrégulier puis regarda à nouveau le ciel pour apaiser les battements douloureux de son cœur contre sa poitrine.
En face d’elle se tenait une forêt sombre, une des forêts dans lesquelles elle avait fait son entrainement vraisemblablement. Elle ne savait pas si elle aurait le courage de pénétrer à nouveau dans ce lieu maudit. D’une part car à cause des radiations les arbres avaient acquis quelques dangereuses capacités mais aussi parce qu’elle craignait la faune qui pouvait y habiter. Elle connaissait bien les relations que les mages entretenaient avec beaucoup d’animaux. Ils étaient en quelques sortes des messagers et des alliés. Ils étaient capables de distinguer biots et mages et surtout de s’attaquer aux biots. Ils pouvaient aussi prévenir leur maîtres pour qu’ils viennent tuer les intrus. La belle Lou se mordit les lèvres en silence. Elle ne savait pas comment se nourrir, et la chaire d’un animal lui semblait encore la mise la moins dangereuse, risquer de toucher à une plante pourrait la tuer par empoisonnement, alors qu’une bête…

La question était difficile. Devait-elle se risquer à se faire repérer ?

Lou fut pliée en deux par la violence que lui faisait son estomac. Non elle n’avait pas vraiment le choix, il fallait qu’elle mange et rapidement si elle ne voulait pas se fatiguer plus. Son temps de récupération avait déjà été deux fois plus long que d’habitude et en outre, elle souffrait de troubles qu’elle n’avait jamais connus avant. Comment le désespoir pouvait-il l’atteindre ? Elle était toujours en vie.

Face à cette nouvelle évidence la jeune femme reprit son arme en main et posa les doigts sur la gâchette. Elle pénétra dans la forêt d’un pas doux et ample regardant autour d’elle, vérifiant les environs et le sol avant chaque nouvelle foulée. Elle faisait aussi très attention à surveiller le ciel et les branches qui parfois s’étendaient lascivement vers elle. Pour une biot comme elle, le danger était partout. Le moindre insecte ou animal pouvait lui sauter à la gorge. Elle porta d’ailleurs une main à sa gorge et fut rassurée de sentir l’armure de métal qui la protégeait entièrement. Cependant ce qui lui faisait actuellement le plus peur étaient ces étranges parasites capables de s’enfoncer dans la peau et de prendre plus ou moins contrôle de leur hôte pour les pousser au suicide afin de se paître après décomposition de leur cadavre. La nature était cruelle. Mais la ville n’était pas mieux.

Elle baissa la tête et regarda les traces à terre se demandant s’il lui était possible de pister un animal. Cependant le brouillon confus d’empruntes, d’épines de sapin et de feuilles était pour elle un véritable casse-tête auquel elle ne préférait pas se frotter. Soupirant, désespérée de se rendre compte qu’en fait aucun de ses entrainements n’avait vraiment fait effet elle prit son arme plasma à pleine main et parcourut la forêt à nouveau. Elle sursautait à chaque bruit. Cela n’avait pas d’importance après tout !

Elle ne mit pas longtemps à trouver un animal sauvage à se mettre sous la dent, ou plutôt, un animal sauvage ne tarda pas à la prendre en chasse malgré toutes ses précautions. C’était une sorte de gros sanglier bleuté doté de crocs acérés, de griffes et d’autres petites armes qu’un sanglier n’aurait jamais du avoir. Par chance l’animal n’était pas des plus discrets quand il chargeait et elle put éviter – avec peine tout de même – de recevoir sa corne en plein dos. Elle fit volte face, l’évita à la dernière seconde et le regarda avec mépris tandis qu’il percutait de plein fouet un arbre. Elle mit en joue son arme et n’eut aucun regret à l’abattre.
« -Je déteste ces saletés de cochons ! »

Elle s’approcha de la dépouille dont le cou avait été calciné par les attaques de la puissante arme. Elle attrapa l’animal mort par le groin et le traina tant bien que mal jusqu’à la sortie de la forêt où elle sortit un couteau de survie et commença à le trancher. Le sang pourpre gicla sur son visage et inonda sa belle combinaison à la base blanche. Elle ne put réprimer un cri de surprise tant le sang jaillissait avec force hors du trou qu’elle avait pratiqué. Quand elle eut enfin réussit à dépecer l’animal – ce qui ne se révéla pas une tâche simple – elle était complètement couverte de sang et ses cheveux d’ordinaire si souple et beau se retrouvaient emmêlés et poisseux. Elle soupira et regarda silencieusement l’animal en tranche devant elle. Un bref haut le cœur lui vint quand elle aperçut le cœur et les organes dans la dépouille mais elle se retint tout de même de vomir. En effet, toutes ces chaires étaient ce qu’il y avait de plus nourrissant dans l’animal et donc ce qu’elle avait intérêt à manger en priorité. Elle avait appris dans lors de ses différentes formations que les organes gardaient en eux des nutriments nécessaires plus que les muscles.

Lou eut encore un haut le cœur et du s’éloigner pour vider son estomac autre part que sur son repas à venir. L’idée même de devoir manger cette bête la répugnait, mais l’idée de devoir manger ses organes et qui plus est crus parce qu’elle ne pouvait pas se permettre un feu qui risquerait de la faire repérer était pour le moment au-delà de ce qu’elle était capable de supporter !

Après un petit temps pour se remettre de ses émotions elle s’approcha du cadavre et s’agenouilla juste à côté. Elle palissait à vu d’œil, ou du moins, sous la couche de sang qui la maculait, elle palissait. Doucement elle tendit la main et récupéra cœur et foie. Après une grande inspiration elle en mit un bout à sa bouche et s’obligea à mâcher puis à avaler…

Le repas s’éternisa. Au bout d’une heure elle avait finalement englouti le cœur et le foie en entier plus une partie du cerveau et une côtelette pour faire passer le goût. Elle était blanche comme un linge et la sueur coulait à grosses gouttes sur son front. Elle se releva et s’éloigna rapidement de l’animal tout en s’obligeant à ne pas vomir. C’était pour elle le début d’un nouveau besoin : trouver de l’eau. Il lui fallait se débarrasser du sang, et aussi se débarrasser du goût immonde dans sa bouche.

Horrible c’était juste le mot de ce qui venait de lui arriver. Elle n’arrivait même pas à se remettre de cette intense émotion qu’était son envie de vomir

« -De l’eau… De l’eau, gémit-elle faiblement alors qu’elle se redressait en chancelant. Il me faut de l’eau et vite ! »

Elle dressa son avant-bras au niveau de ses yeux rapidement et tapa sur une sorte d’écran en cristal liquide totalement flexible. Rapidement toute l’électronique de sa combinaison de survie se mit en marche. Elle put sentir dans son avant bras, au pli du coude une légère piqûre. Par chance cet électronique de nécessitait pas de batteries, cependant sa source d’énergie n’était autre que le porteur lui-même. Problématique dès lors que le porteur n’avait pas énormément de nourriture. Mais il lui fallait absolument trouver le point d’eau le plus proche et le seul moyen de le faire était d’utiliser le GPS intégré.

Le temps que l’appareil se mit en route puis soudainement la carte entière s’afficha et d’une simple pression du bout des doigts elle put la faire se déplacer. Il ne semblait pas y avoir de point d’eau très près. Pourtant tentant le tout pour le tout, elle se référa à une carte d’explorateur Biots. Elle savait bien que la plupart du temps les explorateurs étaient souls et leurs cartes très peu représentatives de la réalité, mais elle n’avait pas le choix. Elle parcourut donc rapidement du regard les commentaires puis tomba sur une sorte de lac qui serait apparu un peu plus haut vers le Nord dans un contrefort montagneux. Ce serait dur d’accès mais l’endroit serait rêvé pour être tranquille et se désaltéré.

Elle fit volte face et observa la montagne de pierre qui se dressait effectivement à quelques kilomètres de là. Elle ne l’atteindrait sûrement pas avant quelques heures de marche. Il serait dur d’attendre autant avant de boire, mais elle n’avait vraiment pas le choix. Main dans la main avec son courage elle se dirigea tranquillement vers la montagne. Elle accéléra le pas peu à peu puis se mit à courir.

L’ascension fut elle un peu plus dur et elle manque plusieurs fois de tomber. Mais cela n’avait pas d’importance, son but était le haut de la montagne et quand elle arriva enfin elle tomba sur le plus beau lac naturel qu’elle n’avait jamais vu. Encastré dans la pierre noire mais magnifiquement pailleté de dorée, l’eau parfaitement claire miroitait doucement sous le soleil. On pouvait voir au fond du lac des sortes de petites paillettes de lumière qui se mouvaient doucement au grès du vent. Lou ne put s’empêcher de sourire et de se mettre à rire. Elle dévêtit rapidement le haut de son armure et se plongea dans l’eau sans plus de méfiance trop allègre devant cette magnifique vision.

Elle se mit à rire et battit l’eau de ses mains.

« -Merci merci pour cette eau ! »

Elle mit ses mains en coupe et but de l’eau encore et encore sans se rendre compte des paillettes de lumière qu’elle avalait !

Elle se redressa et nagea jusqu’au bord où elle se hissa et s’assit tranquillement sur le sol de pierre avant de se laisser aller jusqu’à s’allonger. Fermant les yeux elle laissa à la fois sa peau et ses beaux cheveux roux prendre le soleil sans nuages. Lou ouvrit un œil et mira silencieusement le ciel. Elle n’aurait jamais pu imaginer avant cette journée là que la vie pouvait réserver des moments si délicats. Même le souvenir de du foie et du cerveau n’arrivait pas à décrocher le sourire qui était né sur sa face.

Doucement la belle Lou fit glisser ses mains sur son corps tranquillement puis remit paisiblement sa combinaison. Par chance elle avait amené avec elle un peu de viande et pourrait rester sûrement encore une journée ou deux dans ce magnifique endroit. Peut être était-ce même là qu’elle allait finir ses jours ? Tranquillement ?


Deux jours plus tard sa peau avait prit une teinte dorée mais elle commençait à s’ennuyer fermement. De plus, un phénomène étrange était en train d’apparaitre en elle. Depuis quelques heures elle était complètement immobilisée, paralysée au sol comme si elle était morte. Ses yeux étaient perdus dans l’immensité bleue du ciel. Elle pouvait sentir à ses narines l’odeur de la mort, celle de la hyène qui venait pour la dévorer. Mais ce n’était pas tout à fait cela non plus. Quelqu’un venait. Elle pouvait entendre les voix de deux personnes qui se reprochaient de multiples choses. Ses yeux s’entrouvrirent puis se refermèrent. Sa bouche commençait à dessécher et depuis quelques minutes des visions bizarres venaient à ses yeux. Qu’était-ce ? De l’eau dont elle ne s’était pas méfiée ? La viande de l’animal qui avait peut être pourrie ? Elle n’arriva pas à comprendre ce qu’il venait de faire !


Quelques instants –vraiment quelques instants ? Elle n’avait vu un instant que du noir, puis maintenant la lumière se fit. Blanche, atroce !- Elle ouvrit les yeux. Elle suffoqua elle se débattit mais une main puissante la retint. Une main rouge la secoua doucement tout en la plaquant au sol. Elle voulut prendre une inspiration mais l’air ne pénétra pas ses poumons

« -Maintiens là solidement au sol ! Je vais essayer de la réanimer !
-Elle est déjà réveillé
-Tais-toi pour une fois et laisse-moi faire ! Tu vois bien qu’elle ne respire plus ! »

Elle sentit ses yeux papillonner l’espace d’un instant puis sa vue se précisa. Elle n’eut qu’à peine le temps de voir des cheveux blancs et rouge se poser sur son visage que des lèvres prirent les siennes puis se mirent à lui insuffler la vie, l’air à l’intérieur même de son corps ! Elle se tendit ferma les yeux gênée. Cette main rouge, cette voix rocailleuse, un kern. Alors l’homme qui se tenait à ses côtés devait être un mage. Pourquoi la sauver ? Pour la torturer ? Pour lui soutirer des informations ?
Qui qu’il fut l’homme continua à lui insuffler de l’air dans les poumons comme s’il ne se souciait pas de la couleur rouge qui apparaissait sur ses joues. Le kern revient d’un pas pesant. Son pas était accompagné de deux autres, ou de quatre autres. Sûrement les précieuses montures des mages. Il se racla la gorge. Son sauveur se releva l’espace d’un instant tandis qu’une goutte de salive perlait sur sa lèvre inférieur

« -Que se passe-t-il ?
-Regardez ce qu’elle a avalé !
-Ah, ces champignons là… Hallucinogènes au début, ils bloquent par la suite l’ensemble du système nerveux... Je dois reprendre la respiration avec elle. L’effet se dissipera plus tard ! »

Il se pencha de nouveau sur elle. Leurs regards se croisèrent. Il était rouge. Profond, délicat et même doux ! Elle voulut s’y plonger encore plus mais il ferma les yeux encore une fois ! Doucement il reprit le bouche à bouche. Il était osé. Il glissa sa langue contre la sienne l’espace d’un instant puis reprit normalement le bouche à bouche. Elle observa doucement son visage qu’elle ne voyait qu’en partit puis vit une goutte de sueur tomber sur son visage. Elle trouvait cette goutte de sueur et celle de salive tellement attirantes. Elle voulut bouger mais ne put !

Il embrassait son corps de ses bras et ses lèvres de ses lèvres. Cela faisait pour Lou une véritable éternité. Le temps qui passait alors qu’il soufflait dans son corps était lent et collant, il ne voulait plus se détacher d’elle ni partir. Pourtant en réalité, cela ne dura qu’une trentaine de minute. Une trentaine de minute ou il se pencha sur elle pour la faire respirer. De temps en temps il avait du se redresser, en nage. L’opération semblait être fatigante pour lui pourtant, quand le kern demanda à son maître s’il voulait être remplacé le mage répondit abruptement

« -Non, c’est à moi de le faire, c’est de ma faute si elle est là ! »

Il s’était penché de nouveau sur elle, à cheval au dessus de son corps cette fois et avait recommencé à lui donner de l’air. Au bout de cette demi-heure interminable elle commença à bouger de nouveau ses doigts, puis ses pieds et ses bras entièrement. Mais il continua à l’oxygéner inlassablement. Elle libéra un moment un souffle chaud dans sa bouche à lui et il stoppa. Il ouvrit les yeux et la regarda droit dans les siens en silence. Elle respirait de nouveau. Tout doucement il glissa sa langue entre ses dents, l’obligea à ouvrir la bouche et du bout de la langue chatouilla son palet et sa bouche. Lou se rétracta et se tendit mais il la força à accepter ses caresses l’obligeant à mettre sa langue dans sa bouche à lui pour profiter pleinement de l’échange. Une main s’aventura tout doucement sur son corps lentement vers le bas de son ventre quand :

« -Maître ? Elle respire de nouveau ! »

Son sauveur se redressa légèrement en grognant. Avant qu’il ne soit complètement levé elle se redressa en suça sa lèvre inférieure couverte de salive. Il sourit. Elle vit enfin son visage en entier. Kenzo…

« -J’avais remarqué oui…
-Pourtant vous…
-Ce n’est pas grave. Tiens là au sol je vais inspecter le lac ! »

Kenzo s’éloigna tandis que la jeune fille réalisait à peine. Elle comprenait maintenant son envie, et son désir, elle comprenait aussi la timidité qu’elle avait ressentit l’espace d’un instant. C’était lui ! Elle put le voir s’assoir près du lac. Il semblait rageur. Il sortit une sorte de cigarette et la porta à ses lèvres puis l’alluma et la fuma. Elle referma les yeux tentant de se reposer, mise mal à l’aise par le Kern près d’elle. Elle n’avait jamais vu de très près des kerns, et elle n’avait pas envie de commencer maintenant.

Quand il eut finit de fumer il revint et ordonna au Kern de la lâcher. Il l’aida à se redresser et lui fit face avec une tranquillité impressionnante

« -Que faites-vous ici ? »

Lou blanchit. Se serait-elle trompée sur le compte de Kenzo ?

« -Oh, et puis non, question stupide, vous allez mieux ? Si j’avais su que vous vous baladiez seule sur les terres sauvages je vous aurais confié un guide avant de vous laisser fuir… Vous avez faillit mourir.. »

Elle déglutit difficilement et baissa les yeux

« -Bon retour parmi les vivants ! »

Il lui tendit une main avec un sourire étrange sur les lèvres. Elle la prit et la serra délicatement.

« -Pourquoi m’avoir sauvé ?
-Pourquoi ? On doit donner une raison pour sauver les gens ?
-Je suis une biot…
-Ah oui, certes, vous avez tué plusieurs des compagnons mages dont certains étaient mes amis. Les vôtres détruisent nos terres et nous tue, et je vous sauve… C’est juste que j’ai une… Une curieuse impression à votre sujet… »

Elle détourna la tête et doucement il l’obligea à s’allonger près de lui, la tête sur ses cuisses

« -Reposez-vous… »

Elle ferma les yeux sentant malgré le fait que sa tête était à mi-cuisse qu’il était très tendu. Ce qu’elle ne pouvait pas savoir c’est que c’était l’effet conjugué de sa présence et de L’ysbald qu’il venait de prendre
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Lou
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